Soutenance de thèse de CHRISTOPHE JACQUET

Ecole Doctorale
Sciences du Mouvement Humain
Spécialité
Sciences du Mouvement Humain - MRS
établissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
instabilité rotatoire,lésions méniscales,ressaut rotatoire,ligament croisé antérieur,
Keywords
rotatory instability,meniscus tears,pivot shift,anterior cruciate ligament,
Titre de thèse
L'instabilité rotatoire du genou : une origine méniscale ?
Rotatory instability of the knee: a meniscal origin?
Date
Mardi 21 Mai 2024 à 18:00
Adresse
Pavillon 7 3ème étage Service Pr argenson Hôpital Sainte Marguerite 270 boulevard de sainte Marguerite 13009 Marseille
Salle staff pavilion 7
Jury
Directeur de these Mme Martine PITHIOUX Aix Marseille Université
Rapporteur M. Thierry HOC Biologie, Bioingénierie et Bioimagerie Ostéo-Articulaires UMR CNRS 7052 INSERM U1271
Rapporteur M. Louis DAGNEAUX CHU de Montpellier
CoDirecteur de these M. matthieu OLLIVIER AIX marseille université
Examinateur M. Jean-Noel ARGENSON aux marseille université
Examinateur M. Romain SEIL CH Luxembourg / LIROMS

Résumé de la thèse

Lors d’une rupture complète du Ligament Croisé Antérieur (LCA) survenant dans le cadre d’une entorse grave du genou, deux phénomènes biomécaniques peuvent apparaître. Le premier, constant, est l’instabilité dans le plan sagittal, caractérisée par le test de Lachman ou du tiroir antérieur. Le second, présent uniquement dans 25 % des cas, est l’instabilité dans le plan rotatoire, caractérisée par le test du Ressaut Rotatoire (RR). Cependant, l’origine exacte de cette instabilité rotatoire inconstante reste encore controversée et incomplètement élucidée. Une origine faisant intervenir différentes structures anatomiques du genou semble aujourd’hui être l’hypothèse la plus probable. Dans ce contexte, une des théories avancées est l’existence de lésions méniscales associées à une rupture du LCA. En effet, les ménisques, en plus de leur rôle de protecteur du cartilage, ont un rôle de stabilisateur du genou. L’existence d’une instabilité rotatoire lors d’une rupture du LCA pourrait donc être le témoin de lésions méniscales associées. La première partie de ce travail consistait en une analyse épidémiologique des patients présentant une rupture du LCA. Après l’analyse de 376 patients, il a été démontré que le pourcentage de patients présentant un RR positif était significativement corrélé à la quantité de lésions méniscales concomitantes présentes chez le patient. D’autre part, après analyse des résultats de chirurgie de reconstruction du LCA et de réparation méniscale, il a été observé que 25 % des patients présentaient une instabilité rotatoire récidivante ou persistante à 2 ans de recul, malgré la chirurgie. Cette observation soulevait donc une nouvelle problématique : la possible existence d’autres lésions méniscales non diagnostiquées et donc non traitées. La seconde partie de ce travail était donc centrée sur la recherche et la description de nouvelles lésions méniscales ou des structures qui leur sont associées. Deux nouveaux types de lésions ont ainsi pu être décrits. Le premier est l’instabilité du segment postérieur du ménisque latéral dont le diagnostic repose sur une analyse dynamique du ménisque à l’aide d’un outil peropératoire. Le second correspond à des lésions du complexe rampe-semi-membraneux du ménisque médial dont le diagnostic repose à la fois sur l’imagerie par résonance magnétique et sur la constatation visuelle en peropératoire. L’identification de ces deux types de « nouvelles » lésions méniscales, jusqu’alors non connues et non traitées, permet d’apporter des arguments supplémentaires à l’origine méniscale de l’instabilité rotatoire. Enfin, la troisième partie de ce travail consistait à proposer un outil permettant de quantifier de manière numérique l’instabilité rotatoire. En effet, le caractère pathologique du test du RR repose sur une évaluation subjective en 3 grades : grade 1 = Ébauche, grade 2 = Franc, et grade 3 = Explosif. En raison d’une variabilité inter-observateur importante, l’utilisation d’un outil simple en pratique clinique était nécessaire. Nous avons proposé dans ce travail un outil basé sur la technologie de l'accéléromètre d'un smartphone, permettant d’obtenir une valeur quantitative du RR

Thesis resume

During a complete rupture of the Anterior Cruciate Ligament (ACL) occurring in the context of a severe knee trauma, two biomechanical phenomena may arise. The first, constant, is instability in the sagittal plane characterized by the Lachmann test or anterior drawer test. The second, present in only 25% of cases, is instability in the rotational plane, characterized by the Pivot-Shift test. However, the exact origin of this inconsistent rotational instability remains controversial and incompletely accepted. An origin involving different anatomical structures of the knee seems to be the most probable hypothesis today. In this context, one of the theories put forward is the existence of meniscal lesions associated with an ACL rupture. Indeed, in addition to their role as protectors of the cartilage, menisci also play a stabilizing role in the knee, and the presence of rotational instability during an ACL rupture could be indicative of associated meniscal injuries. The first part of this study involved an epidemiological analysis of patients with an ACL rupture. After analyzing 376 patients, it was demonstrated that the percentage of patients with a positive Pivot-Shift test was significantly correlated with the quantity of concomitant meniscal lesions present in the patient. Furthermore, after analyzing the results of ACL reconstruction surgery and meniscal repair, it was observed that 25% of patients had recurrent or persistent rotational instability at 2 years of follow-up despite surgery. This observation raised a new issue: the possible existence of other undiagnosed and untreated meniscal lesions. The second part of this study focused on the search and description of new meniscal lesions or associated structures. Two new types of lesions were identified. The first is instability of the posterior segment of the lateral meniscus, diagnosed through dynamic analysis of the meniscus using intraoperative tools. The second corresponds to lesions of the ramp-semimembranosus complex of the medial meniscus, diagnosed through both magnetic resonance imaging and visual confirmation during surgery. Identifying these two types of "new" meniscal lesions, previously unknown and untreated, provides additional evidence for the meniscal origin of rotational instability. Finally, the third part of this study aimed to propose a tool for quantifying rotational instability numerically. The pathological nature of the Pivot-Shift test relies on a subjective evaluation in 3 grades: grade 1 = Initial, grade 2 = Frank, and grade 3 = Explosive. Due to significant inter-observer variability, the use of a user-friendly tool in clinical practice was necessary. In this study, we proposed a tool based on smartphone accelerometer technology to obtain a quantitative value for the Pivot-Shift test.